Il y a des années qui s’achèvent en trépignements d’inquiétude, des années décimées par surprise, des cambriolages de cocons et des viols de nos fins décembres.
Il y a des années où la seule fête que l’on espère se fait attendre, nous permet même de douter qu’elle se réalisera jamais, des années dont la clôture fond et que l’on mélange avec tout.
Et ce sont des années dans un magma d’années, des années de mille ans profondes et des années rougies qui supportent la mort, et ce sont des années à remplumer les anges d’ailes des en-allés d’ici, des années en sourdine, des années de lumière qui court mais pour s’enfuir, et où, et quand la retrouvera-t-on ? ; et ce sont des années creusées dans ce qu’elles ont construit, et des cernes d’années aussi, et puis ce sont encore des années de bonheur mais craintif, simple, étroit parce qu’il ne sait se voir et qu’il est si fragile…
On vit ces années à l’envers, alors, on les recouvre de poussière on les plastifie on les range et l’émoi passe, et l’on oublie l’intensité, s’éloigne des effondrements et sensations de sève brûlée, pour ne garder en soi que ce qui vaut la peine.
Puis plus tard, bien plus tard, on dit : je crois qu’en 2010, ce que j’ai préféré, c’est de rencontrer des soleils et de m’être sentie aimée.