Méchanceté d’une femme

Méchanceté de cette femme qui hurle à longueur de temps. La haine qu’elle dit, les mots qu’elle choisit comme des poignards ou des poisons, tout cela est à peine croyable. Méchanceté, devant l’enfant, de la grosse laide en jupe râpeuse, qui par-dessus les yeux ronds, noirs, tendus vers elle, ose encore vomir ses rudesses. Méchanceté sans concession. Méchanceté d’autant plus puissante qu’elle s’est rassemblée dans la gueule en un noyau compact qui tire puis pousse les mâchoires en leur communiquant des contractions de haine. Cette méchanceté couche et roussit les herbes à distance. Elle secoue les têtes des arbres et vient par le dedans briser leurs branches et pourrir le coeur de leurs troncs. Et cette femme qui est là, se tient debout au seuil d’un carré de sable qu’elle a tracé du bout d’un bâton, tombé depuis, elle a ses gros poings sur les hanches, elle crache son contenu dans des paires d’yeux ouverts pour elle, dans ce don total que l’enfant lui fait de son attention, elle ne veut rien aimer cette femme qu’on pourrait voir mourir sans s’apercevoir que ça meurt, elle ne veut qu’être là, debout comme un orage, elle ne veut qu’étouffer la terre dans des boules de couvertures noires – il y a des poules sauvages qui lui pondent sous la peau – et ses cris ne signifient rien.

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