Metz – tes saisons sont mes humeurs – tes frontières un harnais au cœur
Les yeux que tu n’as pas, usent leur bleu contre tes murs
Mes pieds ne sont qu’à te fouler
Ma gorge qu’à chanter de toi
Mes mains qu’à t’écrire, qu’à t’écrire
Septembre veut finir
L’application que met Septembre à mourir en nous s’appelle : Début d’Automne
Je deviens tes chiens frileux
Du limon dans ta Seille
Ou l’échassier cendré – son air d’être là sans y être
Toi, tu frissonnes de tous nos arbres
tu ranges tes papillons blancs dans une poche secrète
tu déposes des moineaux
sur un rosier somnolent
Vient le premier matin portant veste et foulard
La rousseur te monte aux joues
C’est moi dont on ramasse alors les cœurs tombés des branches
ma propre mort que font craquer les bottes ou qu’un agent municipal débarrasse de la voie publique
C’est mon vent dans tes rues
Mon sang dans tes artères
Mon gris roulé en boule sur le toit de ta cathédrale
Mes gouttelettes en suspension dans ton brouillard
Et parfois
dans un bleu si pur qu’il sonne vide
ta couronne me brûle au front