Je veux croire que d’un bout à l’autre, cette année sera haute. Haute comme un sourire sans effort. Et si elle ne l’est pas, je nous la rehausserai de force, je la tordrai comme une barre de métal jusqu’à ce qu’elle rende son jus amer – je vais la suspendre aux balcons, l’émietter dans les rues de Metz, de Sète, de Florence, et tu verras ce que deviennent les sourires sombres quand on rabote un peu, tu verras comment ça se traverse, un corps, au seuil de l’été, quelles bêtes sauvages s’y croisent et quels nuages y passent et quels soleils y filtrent.