Un sanglot sans motif hante l’hiver. Il promène ses pleurs dans nos pleurs de froid, dans les banlieues saisies de neige aux heures où il ne passe personne, dans ces silences de feutre que seules rompent nos respirations. Il s’éclipse parfois – c’est qu’un homme est passé qui riait à la lune.
L’hiver se morcèle de froid. Il est d’une tristesse du fond des régions tristes, lointaine et animale, lovée dans chaque bonhomme de neige au sourire un peu raide. Il feuillette à coups de vent son catalogue en noir et blanc, il étale ses miroirs, il pâlit de se voir, quelle fatigue me traverse, allons ! – ses mains lui tiennent à peine aux bras et vous voudriez qu’il grimpe à l’échelle ? C’est un chapeau qui vole. Il n’y a ni prière ni punition qui soient à la hauteur d’un rêve en fuite. Il n’en fait qu’à sa tête. Quelqu’un debout à l’origine de tout, et le chapeau s’éloigne, et le chapeau s’entête.
quelle belle tristesse <3
et le chapeau s’entête <3
Indifférence du jour où le plus intime de notre âme se projette comme une ombre. Aux âmes grises les saisons grises. Mais il arrive aussi que l’hiver s’embrase et nous aveugle.