ce mal de tête est le sillage du soir
une écume de nausée en fleurit les contours
un être humain ne peut porter qu’une tête, qu’un seul estomac à la fois
mais la tête pèse dix têtes et l’estomac dix estomacs
et voilà cent têtes à porter, cent fois la lumière des lampes en troupeau sous les tempes – la charge des couleurs méchantes pliées sous les paupières en attendant la nuit et qui, minuit venu, éclatent, montent en manège et en effets stroboscopiques
ce mal de tête est le sillage du soir
*
nous devenons plus anguleux à mesure que temps passe
– et temps passe
nous sommes l’angle des murs
à l’équerre du bâti
Alors il faut partir explorer le soir la rondeur des chemins, les arrondis oubliés de la vie, les vallons, l’obstination de la douceur de Platon, faire que le sillage du soir devienne celui de l’apaisement.
Le temps passe, et ça aussi ça va passer.