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Tu es comme une enfant, ici, belle comme une enfant, tu as la couleur d’une enfant. Les ailes… Et tu as un sourire qui me. Tu es comme une enfant qu’on aurait lâchée cinq secondes. On tourne le regard. On ne te récupère plus. Tu t’éparpilles dans tes cheveux. Oh ces rires de rose claire, ces fossettes ! Et le chandail de nuit posé sur tes épaules. Et dans la larme qui t’échappe, un reflet déformé des hommes. Les contours arrondis. Toutes lames rentrées. Fi des mesquineries.
Tu es comme une enfant quand on a tant besoin d’enfance.

été 2011

Tension dedans, vallée, creux de vague, bout de souffle,
j’ai comme un élastique droit debout fond de ventre,
qu’une absence retend comme jamais
on dirait un enfant sur la pointe des pieds, qu’on étire qui s’allonge,
qu’il est sur le point de claquer,
on dirait quelque chose qui a perdu quelqu’un,
ça veut baiser la Lune sur son front de trouées
ça tombe à la renverse et ça revient debout, comme un élastique où la nuit aurait jeté sa poigne noire,
tout sent l’écrasement et ça respire à peine,
c’est tout entier tendu vers une image absente.