L’idée de l’être n’est pas solide en moi. Quand je me réveille au milieu de la nuit, je me sens revenir d’une région proche du néant. Puisqu’il n’y avait pas de rêves dans mon sommeil il n’y avait pas de temps. Qu’est-ce que c’était si ce n’était pas du temps ? et si c’était un autre temps dont on n’aurait pas la mémoire ? Et de combien cet autre temps est-il proche de la vie ? Et de combien proche de la mort ? Au réveil je ne pense qu’à ce mur : un mur de briques rouges au fond d’une impasse. C’est la destination ; le dernier sommeil qu’on s’en va manger. Derrière le mur, personne.
*
Une hypothèse au moins persiste – que la mort soit en forme de T, une hypothèse comme ça, qu’on porte en soi le mur de briques et rien après.
*
Pourquoi ça s’arrête par moments ? Par endroits ça s’arrête. Le vent tombe, la nuit tombe, par endroits les gens sont couchés et sourds sans appeler, sans se souvenir qu’ils se sont connus, sans penser ; et personne après.